Nous entrons de nouveau sur le territoire argentin. Les formalités douanières se font le plus simplement du monde. Il est vrai qu'avec un passeport français et sur le continent sud américain, c'est assez facile: pas de visas; pas de carnet de passage en douane; des assurances qui couvrent tous les pays... Ca facilite!
Nous arrivons à Antiguos pour la fête de la cerise! Au programme: fête foraine; marché artisanal; et rodeo. Nous sommes dans une zone maraichère. C'est surprenant, ils ont énormément d'arbres fruitiers (notamment de cerisiers), et de légumes divers mais 50 km autour de la ville c'est le désert le plus complet!
Le climat de part et d'autres de la cordillère des Andes change radicalement: il ne pleut plus et c'est même très sec par contre il y a énormément de vent. Les paysages argentins sont complètement différents des chiliens. Au Chili, forêts natives, rivières sauvages, fleurs et glaciers. Côté argentin: culture et élevage.
N'empêche, on est bien content de faire la fête! Il y a énormément de monde. Yan n'est pas dans son élément mais nous restons quand même deux jours à nous gaver de cerises succulentes. Nous assistons au rodeo. On s'occupe aussi de l'intendance: lessives; courses. On achète nos premières bobines de fils ciré pour faire des bracelets brésiliens. Les filles ont appris avec la famille Lebris et depuis, elles n'arrêtent pas. Les quelques mètres de fils achetés auparavant ont été vite liquidés!
Nous repartons par la célèbre route 40. Elle traverse toute l'argentine du nord au sud et représente un axe important de la Patagonie argentine. Nous voulons rejoindre la côté Atlantique pour profiter encore un peu de sa faune marine avant l'arrivée de notre ami JP le 22 janvier à Ushuaia. Nous effectuons donc une traversée d'ouest en est en passant par: Perito Moreno; Gobernador Gregores pour arriver à Puerto San Julian. Les paysages sont monotones. Il n'y a que du désert plat autour de nous. Certains endroits sont plus accidentés mais l'intérêt principal sont les cieux. Le contraste entre le ciel bleu et les nuages donne une intensité lumineuse assez exceptionnelle aux paysages. De plus, le vent façonne les nuages de façon très incongrue. Nous voyons nos premiers troupeaux de guanacos en liberté.
Avant d'arriver à Puerto San Julian, Nous nous arrêtons à l'estancia « La maria ». Elle figure dans les guides comme étant une étape intéressante pour observer des peintures rupestres. Nous arrivons au milieu de nulle part et sommes chaleureusement accueillis par cette famille. Ils ont une estancia et vivent de l'élevage et du tourisme en faisant visiter les peintures se trouvant sur leurs terres. Ils sont vraiment très isolés et l'estancia la plus proche est à 70 km. Pour communiquer avec l'extérieur, ils utilisent des cb. La radio locale diffuse également des messages à certaines heures. C'est ainsi qu'un de nos hôtes a appris le décès de la mère de son meilleur ami et qu'il est parti le soir même pour le soutenir. Ils ne vivent d'ailleurs pas toute l'année en famille sur les lieux : ils sont trop isolés. Les enfants apprennent très tôt à conduire des quads pour être autonomes en cas de nécessité et chercher du secours. Nous partons ensemble à la découverte des peintures. C'est la première fois que nous en voyons d'aussi belles. Il y a essentiellement des mains négatives, quelques une sont positives. Mais il y aussi des représentations de guanacos, de nandous (autruches locales), de panthères ou de leurs ancêtres. Il y a surtout de belles scènes de chasse. Les filles s'intéressent et dessinent ce qu'elles voient même si elles se lassent vite. Ces peintures ont 15 000 ans environ. Elles auraient été peintes par des hommes venus d'Asie en profitant d'une glaciation du détroit de Béring 30 000 ans avant JC. Ces chasseurs cueilleurs suivaient le gibier et sont descendus jusqu'en Terre de feu où l'on a également retrouvé des vestiges préhistoriques. C'est du moins la thèse la plus unanime. Il y a plusieurs grottes où l'on peut observer ces traces importantes de leur passage mais elles sont généralement sur des terrains privés et l'on n'a pas toujours la possibilité de les admirer. Quel dommage! D'autant plus que peu de fonds sont accordés pour les étudier de façon systématique. Un site officiel de peintures rupestres existe au sud de la ville de Perito Moreno : « la cueva de las manos » mais nous n'y sommes pas allés. A notre retour de la visite, nous avons droit à un méga goûter avec chocolat chaud, pain et confiture faits maison tout en discutant et en observant des livres d'Histoire. Nous passons la nuit dans le jardin: il y a énormément de vent et le soir nous leur montrons nos photos de gravures rupestres du Maroc. Les filles ont également la possibilité de nourrir un petit guanaco ainsi qu'un agneau au biberon. Elles sont folles de joie et il a fallu mettre le réveil le matin pour les nourrir: bizarrement elles n'ont eu aucune difficultés pour se lever!
Nous reprenons la route pour Puerto San Julian. Nous visitons une réplique du seul bateau revenu en Espagne après le premier tour du monde de l'Histoire mené par Magellan. Au début du XVIe siècle, cet homme voulait trouver le passage vers l'Asie en contournant les amériques. Il s'est engagé dans de nombreuses baies avant de trouver le fameux détroit depuis surnommé le détroit de Magellan. Il s'est ainsi arrêté à Puerto San Julian qui forme effectivement une large baie faisant le bonheur des oiseaux et autres mammifères marins dont nous ne profiterons pas. La première messe aurait été célébrée sur le continent à cet endroit par les religieux de l'expédition. Ils ont également été les premiers à rencontrer les indiens patagons: les Tehuelches.
Nous nous dirigeons vers le circuit côtier au nord de Puerto San Julian. Les falaises sont effectivement superbes mais l'environnement n'est pas très propre: les plages sont souillées et il y a même des falaises sur lesquelles ont été cimentés des parpaings afin d'aménager des endroits de bivouac! Il y a également un vent à décorner des boeufs! Le soleil est radieux mais nous ne pouvons pas en profiter. Par contre, sur les plages, il y a une quantité impressionnante de magnifiques galets. Nous faisons une belle récolte!
Nous revenons à Puerto San Julian et nous nous dirigeons vers le camping municipal pour nous laver. Nous y retrouvons par hasard Maurice et Sylvie avec le plus grand des bonheurs. Nous avions voyagé sur le bateau avec eux et nous les avions retrouvés à Valdès. Ils sont en pleine forme même s'ils sont sur le retour puisqu'ils prennent le bateau le 4 février. Nous nous laissons vivre avec eux quelques jours à base de grillades, de discussions, de jeux et de bracelets brésiliens car Sylvie a aussi attrapé la manie! Nous trouvons d'ailleurs une mercerie avec de belles perles en bois que nous avons dévalisée! Ça fait du bien d'être avec des amis!
Janvier 2010 : De Los Antigos à Puerto San Julian |
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